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5 juillet 2008

Le multipartisme de façade

L'avènement de la démocratie dont le vent a soufflé un peu partout sur le continent africain au début des années 90 permit de rompre avec l'ère des partis uniques. Dans la foulée, en Guinée, une Constitution pluraliste fut adoptée par référendum en décembre 1990. Deux ans plus tard, ce fut la légalisation du multipartisme. Un pluralisme qui laisse entrevoir un espoir d’ouverture démocratique. De nombreux partis, dont plusieurs appartiennent à l'opposition, se sont créés. Des formations politiques engagées à libérer la Guinée du régime autocratique de Conté. Seize ans après, la situation reste la même malgré la tenue d'élections. Le musellement de la démocratie et la mainmise du régime sur le processus électoral limitèrent les activités des partis politiques. Le pluripartisme de façade aidant, les mêmes visages permutent les postes à chaque élection. Le président Conté devenu réfractaire à toute suggestion (intérieure ou extérieure), s'accroche au pouvoir en piétinant tout ce qui va dans le sens d'un changement démocratique pour un développement durable. Il ne fait pas de sa priorité la sortie du pays de l'impasse. Les soulèvement sont devenus le sport favori des corps de l'administration. La léthargie du gouvernement enfonce la population dans la débine. Pas d'eau, ni d'électricité. Après 24 ans de pouvoir, la population continue à broyer du noir. La corruption et la fraude font des ravages. Le clientélisme et le copinage ont atteint leurs lettres de noblesse. La famine guette les familles. C'est la descente aux enfers. Le gouvernement nouvellement installé aura encore moins de pouvoir que celui de Lansana Kouyaté. Le Premier ministre, Ahamed Tidjane Souaré, tout comme ses prédécesseurs n’aura pas les coudées franches. Il n'aura non plus de réel pouvoir de proposition et de décision et sa marge de manœuvre sera très étroite. Tenez ! Le nouveau locataire de la primature aurait essuyé un refus catégorique du Président de la république lorsqu’il lui a soumis son projet de voyage à Sharm El Sheik en Égypte pour assister au 11e sommet ordinaire des chefs d'État et de gouvernement de l'Union africaine (UA). Des embûches qui jonchent déjà le chemin !
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