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27 décembre 2008

Alpha Condé : «Pas de gouvernement militaire»

« Nous allons mobiliser le peuple pour qu'il soutienne notre mot d'ordre en faveur d'élections libres et transparentes », a affirmé Alpha Condé, l'un des principaux opposants du président décédé Lansana Conté, lors d'un entretien avec nos confrères du Figaro.

Le Figaro - Avez-vous eu des contacts avec les putschistes ?
Alpha Condé -
Pas pour l'instant. Mais nous avons ­élaboré des demandes claires que nous allons leur transmettre.

Quelles sont ces demandes ?
La mise en place d'un gouvernement provisoire d'union nationale et l'organisation d'élections libres et transparentes avant fin 2009, de préférence avant mai. Nous ne voulons pas d'un gouvernement militaire.

Quel rôle joueraient les militaires dans ce gouvernement d'union nationale ?
Leur comité devrait jouer le rôle d'un organisme de contrôle, qui s'assurerait que le gouvernement intérimaire respecte sa «feuille de route».

Pourquoi refusez-vous d'appliquer la Constitution, qui prévoit des élections dans un délai de deux mois après le décès du chef de l'État ?
Parce que cette Constitution n'a jamais été respectée par Lansana Conté et ses gouvernements successifs, et qu'il n'y a pas de raison pour qu'ils ne continuent pas à la bafouer. Par exemple, nous nous sommes retrouvés, pendant deux ans, avec un président de la Cour suprême qui était en même temps premier ministre. Par ailleurs, l'Assemblée nationale actuelle est illégitime. Son mandat s'est terminé en juin 2007, et il n'y a pas eu d'élection depuis cette date.

Pouvez-vous faire confiance aux militaires ?
Notre seule garantie, c'est la mobilisation populaire. Nous allons mobiliser le peuple et la société civile pour qu'ils soutiennent notre mot d'ordre en faveur d'élections libres et transparentes.

Qui devrait participer, selon vous, au gouvernement intérimaire d'union nationale ?
Tous les partis, sauf ceux qui ont participé aux gouvernements de Conté. De même, le gouvernement d'union nationale ne ­pourra pas comprendre des gens qui ont été ministres de Lansana Conté ces cinq ou six dernières années.

Le premier ministre actuel vient de présenter l'allégeance de son gouvernement au président autoproclamé. Qu'en pensez-vous ?
Ce premier ministre est issu d'un gouvernement fantoche, formé de prédateurs. Personne ne peut les soutenir.

Le président Sarkozy, pour sa part, a demandé l'organisation d'élections «dans les plus brefs délais», sans mentionner le délai constitutionnel de deux mois. Y voyez-vous un encouragement ?
Je partage entièrement son point de vue. La priorité, c'est le retour au fonctionnement normal des institutions.

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Fin d’une présidence à vie

De là où il est, désormais, Lansana Conté peut, en contemplant son œuvre sur la terre de Guinée, comprendre que l’Afrique ne le regrette pas. Certes, la douleur de ceux qui l’ont aimé mérite respect. Mais un dictateur ne devient pas respectable, simplement parce qu’il a rendu l’âme. Le général Conté s’était donné les moyens de rester au pouvoir jusqu’à son dernier souffle. Et le propre de la présidence à vie est que la vie doit s’achever, pour que finisse le calvaire de ceux qui la subissent. Que Allah lui pardonne tout le mal qu’il a fait à son peuple !

Pour les Guinéens, la période qui s’ouvre peut déboucher sur le meilleur, comme sur pire encore. La seule profession de foi des militaires qui se sont emparés du pouvoir à Conakry ne peut suffire à rassurer. D’autant que certains de ces soldats se sont plus souvent illustrés par leur zèle à tirer sur le peuple qu’à le protéger. Et si tous les fléaux qu’ils évoquent pour justifier leur putsch sont réels, alors, on se demande pourquoi un réveil aussi tardif.
Evidemment, ils violent la loi fondamentale. Mais s’est-on jamais soucié du respect de la Constitution en Guinée ? De tout temps, celle-ci a été froissée, gommée, raturée, travestie, au gré des intérêts et de l’humeur du général Conté. Et les institutions qui en résultent inspirent davantage la circonspection qu’un quelconque respect.
Quant à l’Union africaine, elle joue sa crédibilité à venir brandir son bréviaire, pour réclamer, aujourd’hui, le respect d’une telle Constitution. Peut-on, en quelques mois, passer du champ de ruine actuel à une démocratie crédible, simplement parce qu’on aura voté ?
Au sortir de l’apartheid, les Sud-Africains ont dû apprendre à travailler et à vivre ensemble. Blancs, Noirs, Indiens, métis, racistes et autres ont partagé le pouvoir, pour mettre en place des institutions crédibles et créer les conditions d’une transparence totale, avant de passer aux élections.
Les militaires guinéens veulent deux ans. Et pourquoi pas vingt-quatre ans ? Tout agenda est fantaisiste, s’il ne s’appuie sur un rigoureux état des lieux et une évaluation minutieuse des conditions pour aller aux urnes avec la certitude que ceux qui auront gagné seront véritablement les vainqueurs.
Aux hommes politiques guinéens qui exultent à la prise du pouvoir par l’armée – en espérant secrètement que les militaires leur faciliteront l’accession au pouvoir –, on a envie de rappeler que dans les années soixante, au Zaïre et au Togo, des intellectuels estimaient que Mobutu et Eyadema étaient bien trop limités pour tenir. La plupart des apprentis sorciers qui les ont soutenus, en croyant pouvoir ensuite prendre leur place, ont fini par être liquidés, au propre ou au figuré. Les opposants guinéens sont pour la plupart des intellectuels. Ils ne peuvent donc ignorer cela.

par Jean-Baptiste Placca
Source : Rfi "Les chroniques de Jean-Baptiste Placca"

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26 décembre 2008

L'autoproclamé Président de Guinée, portrait express

Son nom, Moussa Dadis Camara. Quadragénaire (né vers 1964) d'une taille de 1,60m est originaire du district de Koulé - dans la préfecture de Lola - en Guinée Forestière, à l'extrême sud du pays (1042 Km de la capitale Conakry). En 1990, il fut inscrit sur les rôles de l'armée avec le grade de Caporal après un grade universitaire ès Sciences économiques de l'université Gamal Abdel Nasser de Conakry en 1986 et un baccalauréat série Sciences mathématiques au lycée Samory Touré de N'zérékoré. Il fut d'abord officier de Génie militaire de Sangoyah, puis chef de section carburant de l'armée, poste qu'il abandonnera au profit d'une formation en Gestion d'une durée d'un an et demi en République fédérale d'Allemagne. De retour au pays, il sera nommé quelques années plus tard au cabinet du Ministère de la Défense nationale comme directeur général des Hydrocarbures de l'armée. Meneur de troupe, il s'est surtout fait remarqué lors de la rébellion des militaires du mois de mai 2007 pour des soldes impayées et de la dernière mutinerie de 2008 qui exigeait le paiement des arriérés et des primes depuis 1996.
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25 décembre 2008

Coup d'État en Guinée? faut-il encore laisser faire?

Nous avons appris la mort du Président Lansana Conté. Certains s'en réjouissent et dansent, d'autres s'en moquent, d'autres s'inquiètent et ils ont raison, car la dépouille de l'ancien Président n'a même pas eu le temps de se refroidir, que les radios du monde annoncent un coup d'Etat militaire et la voix des putschistes qui étalent leurs piètres griefs pour justifier déjà leur coup de force.

Pourquoi ne l'avoir pas fait plutôt du vivant de leur collègue, le soldat Conté ? Une triste répétition de l'histoire pour la pauvre République de Guinée si le coup de force se confirmait. Faut-il encore laisser faire les militaires pour deux générations à venir ? La Guinée n'a-t-elle pas trop souffert des dictatures militaires ? Sékou Touré aura-t-il finalement fait moins mal à la Guinée que ces régimes militaires qui se passent le témoin une fois tous les vingt cinq ans ? La communauté internationale -encore elle! -, l'Union Africaine -encore elle !-, l'ONU -encore elle !- doivent-elles laisser faire ? Leurs sempiternelles menaces et déclarations vertueuses vont-elles encore accompagner à installer un régime militaire dans un pays qui n'a que assez payé l'inégalable médiocrité de ses dirigeants et tortionnaires et la prise en otage de tout un peuple au cours de tant d'années de peur, de misère crasse, de privations indignes de notre civilisation ? J'en appelle à l'Afrique d'abord, à l'Union Africaine pour qu'elle ne laisse pas faire.L'exemple de la Mauritanie est encore là et les pressions africaines et internationales déstabilisent pour le moment les militaires putschistes qui n'arrivent pas à trouver l'impossible « justificatif » pour demeurer au pouvoir. Il faut maintenir « l'encerclement » ! Promettre des élections libres et démocratiques ne fait plus recette. Cela fait rire. Il faut continuer à être exigeant, sans concessions avec la Mauritanie. Que peut-on négocier avec des putschistes sinon leur indiquer la porte de sortie ? C'est également fini les sempiternelles libations du genre « si on les prive d'aide financière, c'est le peuple qui en pâtira le plus ».
Combien d'années donc le pauvre peuple en pâtit avec l'aide financière en place ? Ce n'est plus là le débat. Le débat est qu'il est enfin temps, au 21ème siècle, que l'ONU s'outille, matériellement et juridiquement, pour que « l'ingérence internationale » soit un droit au service des peuples opprimés.
C'est cela aussi les droits de l'homme, les droits à la vie tout court, à l'exercice d'un peuple à sauvegarder sa dignité, à conférer librement par les urnes le droit démocratique d'être bien gouverné pour manger, s'éduquer, travailler, jouir d'une justice indépendante et égalitaire.
J'ai si mal pour la Guinée, un pays si merveilleux, « béni des dieux » comme aimait le dire Senghor, car tout y pousse, car la saison des pluies y est régulière et abondante, car elle regorge de richesses minières inestimables, car la Guinée jouit d'un climat exceptionnel qui, à certaines périodes de l'année, en fait une Suisse doucereuse, loin du climat tropical chaud et sec, car ce pays à de formidables ressources humaines qui peuvent le servir et le développer.
Pourtant, voilà ce pays laissé depuis plus de trois générations à des vampires inassouvis, des bêtes et des monstres d'un autre âge.
Si nous sommes civilisés, si nous sommes dignes de notre temps, nous devons tous nous lever, lever notre voix pour secourir la Guinée. Il est temps maintenant. Personne ne sait, personne ne comprend comment le peuple guinéen a pu survivre à tant de calamités, de misères, d'injustices, de brimades et de privations. Nous sommes tous des Guinéens à partir d'aujourd'hui ! La Constitution laissée par l'indéfinissable Président Lansana Conté doit être respectée pour que la Guinée puisse aller enfin à des élections civiles démocratiques. L'UA doit y veiller. L'UE doit nous y accompagner.
L'ONU doit voter une résolution dans ce sens. Tous nous devons nous mobiliser pour ce combat. Il peut arriver que des peuples changent le cours de leur propre existence en prenant en charge leur propre libération du joug de l'oppression et de l'injustice. Il peut arriver qu'ils ne le puissent pas. Il peut arriver qu'ils s'en remettent à un Dieu trop occupé ailleurs. Nombre de paramètres culturels, sociologiques, historiques entrent en jeu. La Guinée est devenue un cas déroutant de tragédie sans nom. C'est un pays qu'une longue et très douloureuse oppression a meurtri et tétanisé depuis le régime « psychiatrique » de Sékou Touré. On ne se relève pas facilement d'une nuit aussi noire et infinie. Il n'existe pas en vérité de « tyran sauveur » ! Nous le savons tous maintenant hélas : la politique n'a rien à faire avec la morale et l'éthique. Elle s'en moque. Il n'y a pas, bien sûr, que notre continent, pour le confirmer. Même les Etats-Unis n'y ont pas échappé ces dernières années.
Les régimes politiques guinéens depuis l'indépendance ont été des exemples achevés de barbarie, de cupidité, d'hypocrisie, de tricherie, de corruption. Face à ce drame, comment ne pas être envahi d'un irrépressible élan de révolte et de dégoût devant le monde qui regarde faire ? Tout change aujourd'hui. Il n'est plus possible de dire « je ne savais pas » ou « c'est leur affaire ». Il est fini le temps de la réflexion sur la politique, les régimes dictatoriaux civils ou militaires. C'est le temps d'agir, et vite !
Il y'a un temps pour la pensée et la réflexion et un temps pour l'action. C'est le temps de l'action pour la Guinée. Quand on sait maintenant que « le jeu des démocraties est plus caché, plus retenu, plus subtil que celui des tyrannies », que pouvons-nous attendre des dictatures militaires sans masque ? Nous sommes arrivés aux rivages de l'absurde ! Même la démocratie nous trompe. Il ne faut pas que le prince soit l'Etat, ou pire : tout l'Etat. Oui, il existe tant de « démocraties dégradées » ! Mais nous ne pouvons plus rester des témoins muets, encore moins des voyeurs, car nous sommes restés longtemps des voyeurs, un vice bien partagé sous les tropiques.
La Guinée a besoin de nous. Elle a besoin d'une Union Africaine plus ferme, plus engagée, plus opérationnelle surtout, moins conciliante, attentiste. Qui disait que « les bonnes lois naissent des tumultes » ?
Nous ne pouvons plus être du côté des coups d'Etat militaires ou des coups d'Etat constitutionnels. Ceux qui tentent de les justifier ont tort. L'histoire les rattrape toujours quelque part, un jour, dans leur conscience. Notre pente naturelle doit être la démocratie, le vote libre et garanti des citoyens, même si la démocratie, par sa nature contraignante pour les princes, commence par le devoir de tuer en soi la tentation du pouvoir absolu par un dépassement de soi. Cela exige une infaillible noblesse, une hauteur et un détachement à toute épreuve. Je disais affectueusement à Senghor l'inoubliable, que je n'avais pas partagé sa manière d'avoir passé le pouvoir à Abdou Diouf. Je trouvais la méthode anti-démocratique. Il avait marqué un long silence avant de me répondre que si c'était à refaire, il l'aurait refait, car le temps du Sénégal l'exigeait.
J'ai rapporté ce moment d'échange dans le livre que je lui ai consacré lors de son 100ème anniversaire en 2006, « Senghor : ma part d'homme ». Je n'étais pas bien sûr d'accord avec lui sur cette question, même si son argument fut que notre pays n'était pas encore prêt pour une vraie alternance. Pour ma part, il n'existe pas « un temps » pour garder le pouvoir et « un temps » pour le mettre démocratiquement en jeu. Certains pères des indépendances africaines ont eu souvent ce vilain péché, ce maladroit réflexe. En Guinée, justement, il est temps de laisser la société civile gouverner si le peuple le souhaite souverainement, au regard de la décomposition et de l'insoutenable gâchis économique d'un pays si riche, si prospère, si séduisant. Si les ballets de Keïta Fodéba n'avaient pas existé et fasciné le monde, si l'orchestre du Bembeya Jazz national n'avait pas existé et fasciné le monde, si l'équipe de football du Syli National n'avait pas marqué l'histoire du ballon africain, qu'aurait-on retenu de la Guinée ? C'est bien la culture, en un mot, qui a mis ce beau pays dans le cœur de tous les peuples du monde.
Il est alors temps que la politique, incarnée par des hommes de talent et d'éthique, prenne enfin le relais pour le bonheur d'un grand peuple que celui de Guinée, pour la fierté de l'Afrique, pour le respect d'une civilisation d'un 21ème siècle moins barbare, moins inquiétant, mais apaisant, digne de notre humanité et de nos enfants, demain.

Amadou Lamine Sall
Poète Sénégalais
Lauréat des Grands Prix de l'Académie française

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17 décembre 2008

Guinée : black-out sur les tueries de 2007

«Quelle commission pourrait arrêter ceux qu’on soupçonne ou seulement enquêter au sein de toute la haute hiérarchie militaire, policière et de l’ensemble des « corps habillés », collectivement responsables des massacres en question ? Seul un État refondé, une nation recomposée peuvent interpeller ces hauts personnages, qui se trouvent être de hauts gradés. Et vous croyez que c’est le gouvernement actuel qui pourrait le faire ? Seuls des organes souverains issus d’un débat national, peuvent amener à la barre les quidams en question, cela, sous la veille étroite et massive du peuple debout comme lors des évènements de janvier-février»¹.

Près d'un an et demi après l'instauration par le Parlement d'une commission d’enquête sur la répression étatique des manifestations de l'année 2007, l'on pourrait se demander pourquoi cette commission n’a pu travailler correctement. La citation de l'écrivain Saidou Nour Bokoum en exergue donne à cette interrogation une réponse lucide : il ne faut pas rêver.
L'impunité se perpétue en raison principalement de l’absence de volonté politique réelle au plus haut sommet de l’État. Même si le gouvernement (L. Kouyaté) issu des manifestations de janvier et février 2007 a fait des promesses pour faire toute la lumière sur les cas de meurtres, les passages à tabac et autres abus délibérément perpétrés afin que les auteurs et commanditaires soient traduits en justice, force est de constater que rien n’a pu être réalisé de façon concrète. Mise en place pour une durée d'un an, cette commission des rebuts va bientôt disparaître pour laisser place à l'impunité galopante dans le pays.
L'intervention récente dans les médias étrangers de Dr Ahmed Tidiane Souaré, l'actuel Premier ministre, à propos de ladite commission a soulevé toute ambigüité quant au manque de volonté de son gouvernement pour sa mise en marche : « Je l'ai trouvée [la commission] en place. Elle n'avait pas de moyens et quand je suis arrivé, ça ne pouvait pas être ma priorité de la mettre en marche dans la mesure où il y a eu une grosse mutinerie que je me suis attelé à maîtriser. […] Le contexte était particulièrement flou au point qu'il fallait plutôt jouer à l'apaisement, jouer à la sérénité pour que le calme revienne dans la cité.» Le grand mot est lâché ! le gouvernement Souaré a préféré l'apaisement plutôt que de rendre justice. Rien d'étonnant à cela, lorsqu'on sait que les résultats de la commission pourraient déboucher sur des sanctions de hauts responsables du pays, notamment le Président de la république, le général Lansana Conté et son fils Ousmane. A quand donc la fin de l'impunité dans le pays ? C'est toute la question.


1. Saïdou Nour Bokoum, « Interview de Saïdou Nour Bokoum avec "L'Observateur Guinée" », consultée en ligne sur www.manifeste-guinee2010.com, 16 décembre 2008.

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24 novembre 2008

Guinée : usage excessif de la force et tortures

« Les militaires nous ont enfermés dans une cellule où se trouvaient déjà une dizaine de personnes. Nos vêtements ont été enlevés et nous n’avions que nos slips, la cellule était très petite et on avait du mal à s’allonger au milieu des excréments et de l’urine. Une fois par jour, des militaires nous donnaient des coups à l’aide de lanières de caoutchouc sur le corps. Quand ils nous frappaient, ils nous demandaient de compter et quand on se trompait dans les chiffres, ils recommençaient à zéro, on recevait régulièrement cinquante coups par jour pendant toute la durée de la détention ».
Témoignage d'une victime rencontrée par Amnesty International suite à la manifestation du 31 octobre 2008 à Korera, près de Boké à 300 km au nord de Conakry, qui visait à réclamer l’approvisionnement en eau potable et la fourniture d’électricité dans cette région. Au moins une dizaine de personnes ont été arrêtées et conduites au camp militaire de Boké où elles ont été torturées.

Dans sa déclaration publique du 20 novembre dernier, Amnesty International appelle le président Conté à donner immédiatement et publiquement l’ordre à ses forces de sécurité de cesser tout usage excessif de la force contre des manifestants qui ne représentent pas de menace pour la vie de tiers. L’organisation demande également la constitution d’une enquête indépendante visant à faire la lumière sur ces événements et à traduire en justice les auteurs de ces actes.

À rappeler qu'au cours de ces dernières années, les forces de sécurité guinéennes ont eu régulièrement recours à un usage excessif de la force lorsque des manifestations populaires demandaient des réformes politiques ou des améliorations de la vie économique. Ainsi en 2007, plus de 130 personnes ont été tuées et plus de 1 500blessées, lors de la répression violente des manifestations le plus souvent pacifiques qui ont eu lieu dans le pays. En dépit de la création d’une commission d’enquête, à ce jour cet organe n’a pas encore commencé ses travaux et aucun responsable de ces actes n’a été sanctionné ou traduit en justice.

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22 octobre 2008

Guinée : La culture de l'impunité

Depuis l'adoption d'une nouvelle Constitution et l'accès au multipartisme au tournant des années 90, la Guinée se trouve grisée d'impunité. Le régime de Lansana "Ubu" Conté en a fait un véritable mode de gouvernance. L'impunité élevée à la hauteur d'une institution se perpétue. La démocratie en léthargie et des droits de l'Homme asphyxiés, sinon ignorés.
Impunité, corruption, détournements des deniers publics, … Des fléaux devenus un sport national qui rongent et condamnent la Guinée à une médiocrité outrancière et honteuse. La carence d'autorité et la faiblesse des institutions donnent l'assurance à certains indétrônables du système d'être au dessus de la loi. En tête de liste, le premier magistrat de Guinée. Le Général condamne qui il veut, libère qui il veut. Qui ne se rappelle pas encore de la satanique phrase de Lansana "Ubu" Conté : « Je suis la justice », lâchée publiquement en décembre 2006 lorsqu'il s'était rendu à la prison centrale de Conakry pour la libération de ses "indéboulonnables collaborateurs", Mamadou Sylla (le Pdg du Groupe Futurelec) et Fodé Soumah (le parrain national du Parti au pouvoir, le PUP). Des collaborateurs perçus par l’opinion comme des exemples de fossoyeurs de l’économie nationale. La suite de cet acte qui relève du pur crétinisme fut indescriptible dans les mois qui suivirent en boucherie humaine. La répression sanglante commise par les forces de l'ordre du Général sur la population fut blâmée par les organisations de défense des droits de l'Homme de par le monde. Du coup, le pays s'est retrouvé en tête du hit-parade mondial de l'impunité.
Adepte de la culture de l'impunité, le vieux général sans ambition constructive pour son pays, se soucie des dérapages à répétition de son régime comme d'une guigne. Les atteintes aux droits de l’homme sont restées toujours impunies et la violence policière va s'enracinant. Et ceux qui s'y adonnent ne courent aucun risque.
La Commission nationale d’enquête indépendante sur la répression des manifestations de janvier, février 2007 et de juin 2006 n'est pas encore rendue opérationnelle. Autant dire que l'impunité est devenue une devise chez les hauts dignitaires du régime.

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21 septembre 2008

Gouvernement Souaré : premier bilan !

Quatre mois après sa nomination surprise et la formation de son gouvernement de "large ouverture" jugé pléthorique et budgétivore (36 départements ministériels), le bilan du nouveau Premier ministre guinéen, Dr Ahmed Tidjane Souaré, est jugé globalement négatif par la presque totalité des éditorialistes guinéens et des observateurs avertis.

Nommé au poste de Premier ministre, le 20 mai dernier, à la place de M. Lansana Kouyaté, M. Souaré pérore sur les réformes nécessaires plutôt que d'agir. Son bilan économique, politique et social n'augure rien de bon.

L'économie nationale asphyxiée par la corruption et les marchés de gré à gré

La gestion du pays est incohérente et chaotique. L'incompétence économique de ce gouvernement est criante. La corruption s'est érigée en système de gouvernance. La pratique des marchés de gré à gré est de retour. Les montants octroyés ces derniers mois par cette pratique aux hommes d'affaires guinéens s'élèvent à des centaines de milliards de francs guinéens. Le ministre de l'économie et des finances, Dr. Ousmane Doré, a tout récemment fait savoir que le gré à gré est une forme de passation de marché tout à fait légale sous certaines conditions, notamment quand il y’a une urgence. Et, comme en Guinée, tout est une urgence, la pratique est devenue de facto légale. Le rapport d'audits du gouvernement Kouyaté est resté dans les tiroirs. La monnaie dégringole, l'inflation devenue galopante et le fait est incontestable : l'économie est dans le marasme.

Le désastreux gouvernement de " large ouverture"

Les rares actions de Souaré auraient été la composition de son gouvernement élargi aux partis d'opposition (tirés par la manche) et la désignation des cadres dans les différents cabinets ministériels et autres directions nationales. L'entrée de l'opposition au gouvernement fut une première, même si cette dernière n'a obtenu que quelques trois maigres postes ministériels. Pour donner une façade démocratique à son gouvernement, Souaré a fabriqué d'innombrables postes ministériels (22 sous Kouyaté et aujourd'hui 36) dont les frais d'installation (216 milliards de francs guinéens) ont coûté aux contribuables. Beaucoup plus douée pour les effets d'annonce que pour les réalisations, l'équipe du Premier ministre est incapable de rendre opérationnelle la commission d’enquête indépendante chargée d'identifier et de poursuivre les auteurs des actes de répression de 2007. Les perspectives d’organiser les élections législatives d'ici à la fin de l'année s’éloignent et la cacophonie au sommet de l'État portée à son paroxysme par la valse des vrais-faux décrets présidentiels font trébucher encore l'équipe.

La stabilité du pays entre remous sociaux et déficit moral

Nous assistons depuis l'arrivée de Dr Souaré à la primature et de plus en plus à des manifestations de ras-le-bol des populations. Des mouvements populaires se propagent comme une traînée de poudre, mettant ainsi en danger la fragile stabilité du pays. La mutinerie de l’armée, qui avait fait plusieurs morts et des blessés; le mouvement des policiers réprimé dans le sang par les militaires; la grève des enseignants en passant par celle du personnel de la santé et puis des manifestations contre le manque d’eau et du courant dans la capitale Conakry et la révolte des vendeuses du grand marché d'Avaria sont autant de mouvement sporadiques sur lesquels le Premier ministre et son gouvernement ont buté.
Citons de passage la fraude massive dans les examens scolaires. C'était du jamais vu ! Des épreuves d'examens avec corrigés types se vendaient comme des petits pains aux candidats et parents d'élèves. Une plainte a été déposée contre X mais, qui est restée sans suite.
Insécurité, droit de l'Homme et liberté d'expression ? Parlons-en ! Le courant électrique et l'eau apparaissent aujourd'hui comme un luxe. Depuis sa prise de fonction, l'équipe de Dr Souaré n'a esquissé aucune politique en la matière. Le banditisme a prit des proportions inquiétantes dans les zones de la capitale qui connaissent des délestages récurrents. Le gouvernement de "large ouverture" est inefficace face aux graves atteintes aux droits humains commises jusque-là en Guinée. Quant à la démocratie et à la liberté d'expression, mieux vaut ne pas en parler ! Elles sont chaque jour bafouées de manière à faire taire les insatisfaits.

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6 septembre 2008

Quand la France vend des armes à une dictature (la Guinée)

De récentes enquêtes sur les mouvements de grève et manifestations de janvier et février 2007, accusent la France d'avoir vendu des armes au régime du Président Conté. Selon les chiffres obtenus par les enquêteurs des ONG, la France aurait vendu à la Guinée pour 6 millions de dollars d'armes entre 2003 et 2006.
Dans un documentaire diffusé mardi 2 septembre sur Arte, les journalistes Paul Moreira et David André montrent que la France, en violation de ses propres engagements, a vendu des armes à une dictature, la Guinée. Dans une interview accordée au "Le nouvel Observateur", Paul Moreira, explique les motifs de ce reportage ...

Cliquez ici pour l'interview

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19 août 2008

Gouvernement : après des secousses claniques … un remaniement !

S'il y a un fait qui provoque du découragement aujourd'hui chez les guinéens, c'est bien ce laisser-aller qui s’est instauré comme mode de gestion par le régime de Conté. On ne cessera de le répéter, la Guinée s'en va à vau-l'eau. Comme un bateau ivre, elle cherche désespérément un repère depuis que son président Lansana Conté s'est libéré de sa tâche de premier magistrat du pays.
Avec la maladie du président, la présidence de la république est devenue une pétaudière où s'entre-déchirent une chapelle de clans, où se côtoient et se tutoient les prédateurs de tout bord et où les plus grands marabouts du pays s'y retrouvent pour prédire la destinée du régime moribond en place. Aujourd'hui, tout montre que le souci essentiel de ces prédateurs qui rodent autour du pouvoir n'a pour seule motivation que de profiter inlassablement du pouvoir. Sinon, comment comprendre le sacré "culot" que les sieurs Idrissa Thiam et Sam Mamady Soumah, deux anciens collaborateurs du chef de l’État, ont eu en falsifiant un décret présidentiel pour la nomination du second au poste de ministre d'État chargé des affaires présidentielles (un super ministre en quelque sorte). Un poste très stratégique et à la "juteux" parce qu'il permettrait de contrôler les nominations et de faire des fois des substitutions.
L'éviction récente de certains fidèles et proches du président qui se sont crus indéboulonnables, dont le tout puissant Sam Mamady Soumah qui a empêché tout remaniement important depuis 2007; le nouveau gouvernement (36 postes ministériels) jugé budgétivore et pléthorique par l'opinion publique guinéenne qui alourdirait de plus le fardeau de la population qui lutte désespérément pour sa survie; la nomination d'Alpha ibrahima Kéira au poste de ministre secrétaire général à la présidence; la crise économique et sociale qui sapent la population guinéenne; des revendications de corps de fonctionnaires qui se déchaînent au rythme endiablé des crises … sont autant de signes avant-coureurs d'un remaniement ministériel.

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18 août 2008

Le Premier ministre interpellé par Human Rights Watch

Cliquez sur le titre pour lire la lettre
« La Guinée est un État partie à la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et au Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Malgré cela, nous ne sommes au courant d’aucun exemple, d’un policier ayant fait l’objet d’une enquête pour des actes de torture, encore moins ayant été sanctionné ou traduit en justice pour mauvais traitements contre des détenus. » a exprimé Corinne Dufka, directrice de projet pour l’Afrique de l’Ouest de l'Ong Human Rights Watch dans une lettre (du 7 août 2008) ouverte adressée au Premier ministre, Ahamed Tidjane Souaré, au sujet de l’inaction persistante de son gouvernement face aux graves atteintes aux droits humains commises en Guinée depuis 2006.
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11 août 2008

Les indéboulonnables collaborateurs du chef de l'État

"Ouf! bon débarras. Ouf! enfin, on peut respirer avec ce limogeage du duo infernal Sam-Thiam"…
Voilà des menues joies suite à la valse de décrets qui a nettoyé l'écurie du palais de la Colombe la semaine dernière. La révocation des deux hommes pour faux et usage de faux et falsification de décret présidentiel a suscité l'optimisme chez la population et les commentateurs en on fait leurs choux gras de l'événement. D'aucuns estiment que cette rétractation du Général n'est qu'un coup d'épée dans l'eau. Il n'y a aucune lueur d'espérance avec la coterie politique tapie dans l’ombre, qui manipule et tire les ficelles derrière un épais rideau de fumée. D'autres soutiennent mordicus que c'est tout de même un début de changement même si d'autres coups de balai dans les rouages de l'administration venaient à point nommé pour contrer l'anarchie.

Le Président Conté pris dans l'engrenage de la maladie …

Depuis quelques années, le président Lansana Conté est en proie à la maladie. Il ne jouit plus de toutes ses facultés mentales à cause des récurrents comas diabétiques qui le consument. Il ne contrôle plus rien et se désengage de plus en plus de la gestion quotidienne du gouvernement. Le prix que paie le pays, aujourd'hui, pour cette situation de fait est très élevé : léthargie du gouvernement, lutte des clans autour du pouvoir, confusion et anarchie institutionnelle au sommet, absence de projet global de société, corruption… Bref, le pays s'enlise. C'est révoltant et humiliant de voir encore le vieillard grabataire se cramponner, de toutes ses forces comme une sangsue, au pouvoir.

… et la pulsion des clans

La pluie de décrets qui s’est abattue sur Conakry début août prouve à suffisance que le Général s'est complètement dégagé de la gestion quotidienne du gouvernement. Les décisions d'État appartiennent d'ores et déjà à ses quatre épouses qui se partagent l'arène avec certains de ses fidèles et proches. Sans ambages, cette rocambolesque histoire de "Sam-Thiam" démontre que certains indéboulonnables collaborateurs du chef de l'État lui sont plus nuisibles que ses adversaires politiques. C'est bien connu, tous ces mouvements de sueurs et d'intrigues autour du pouvoir moribond par des politiques, non des moindres, c'est dans le seul but de protéger leurs intérêts et prendre les rênes de l'État en cas de vacance du pouvoir. Il est temps donc qu'ils arrêtent d’interférer dans les décisions d’État, pour le bonheur de chacun et de tous.

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5 août 2008

Les perpétuelles volte-face du Président Conté

Décidément, la Guinée périclite ! L'anarchie institutionnelle résultant d'une pulsion clanique de jusqu'au-boutistes et d'une carence d'autorité au sommet de l'État illustre cette décrépitude. L'on s'en souvient : le mélodrame du gouvernement mort-né du 4 avril 2006 de l'ancien Premier ministre, Cellou Dalein Diallo, qui a été limogé dans la foulée pour « faute lourde » et qui a échappé la poursuite pour « falsification de documents administratifs, recel, faux et usage de faux. »
Les décrets du 3 et 4 août derniers s'inscrivent dans le même ordre d'idée de falsification et de faute lourde. Le lundi soir, un contre décret limogeant Idrissa Thiam et Sam Mamady Soumah, respectivement directeur du protocole d'Etat pour « faute lourde » et directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale pour « abandon de poste » était lu dans les médias d'État. A l'origine de ce contre décret, la diffusion, la veille (dimanche 3 août) d'un décret (qui serait probablement un faux) portant nomination de Sam Mamady Soumah au poste de ministre d'État chargé des affaires présidentielles. Un poste sans attribution, qui n'existerait pas dans les nouvelles structures gouvernementales. L'issue finale de cet autre round des clans autour du Président Conté donne des inquiétudes aux populations surtout en l'état actuel où la Guinée s'enfonce chaque jour davantage dans la misère.
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4 août 2008

Guinée : la valse des décrets présidentiels

Disons-le sans s'embarrasser de circonlocutions : la Guinée se meurt. La Guinée s'enfonce dans un échec au rythme machiavélique des menées subversives de son indécrottable président. Les habitudes invétérées du régime et l'énergie pulsionnelle clanique qui atomisent l'appareil administratif traduisent l'état de déliquescence du monde politique guinéen. Des décrets pris la veille, s'annulent le lendemain avant même que les commentateurs ne finissent de s'en donner à cœur joie. Le décret limogeant le 1er août dernier, le ministre secrétaire général de la Présidence de la République, Sam Mamady Soumah et actualisé le surlendemain en est une parfaite illustration. Ce dernier décret nomme Sam Mamady Soumah au poste de ministre d’État chargé des affaires présidentielles. Un poste qui vient s'ajouter aux trente six postes ministériels et secrétariats généraux du gouvernement d'Ahamed Tidjane Souaré jugé déjà pléthorique et obèse. Le seul intérêt de cette valse de décrets, c'est de satisfaire aux desiderata de la famille et des différents clans au sommet de l'État qui se collent et aspirent les maigres ressources du pays au détriment du reste de la population qui lutte désespérément pour sa survie. Alors, à quand la fin de ces décrets et contre décrets du Général ?
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2 août 2008

Les vétérans de la triche

Petits rouleaux de papiers fins glissés dans la coiffure mèche, boulettes de papiers qui traînent dans des rangers, des dessous rembourrés de synthèses, paumes et cuisses gribouillées de formules difficiles à mémoriser, échanges de brouillons, feuilles en plastique transparent dissimulées sous des vestes, téléphones portables, calculatrices à fonctions graphiques, …
Les méthodes de triche aux examens et concours scolaires ont beaucoup évolué ces derniers temps. Avec le développement fulgurant des nouvelles technologies, rien n'arrête les ravages de ce fléau qui fait plus de victimes que le sida parmi les futurs dirigeants du pays. Aujourd'hui, ils se comptent par milliers, des élèves qui passent en classe supérieure sans rédiger eux-mêmes un seul devoir. Et pourtant, il existe des schémas de solutions qui permettent de guérir cette gangrène qui ternit l'image de l'école guinéenne, par exemple, dans chaque salle d'examen, on place un intrus (un vrai faux candidat) qui passera, comme les candidats normaux, les épreuves. Son rôle sera d'observer attentivement et discrètement les faits et gestes des surveillants et des candidats pour en rendre compte. Il jouera en quelque sorte le rôle d'un observateur international lors d'élections présidentielles. Mais pour que cette pratique soit efficace, des dispositions doivent être prises au sommet pour contrer toute fuite de sujets. En attendant l'électricité et la dotation de nos salles d'examen en caméras détectrices de mouvements incongrus, la proposition pourrait réduire considérablement les dérapages et les futurs parchemins pourront recouvrer leur crédibilité à l'étranger.
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L'empreinte de la fraude !

Le cancer de la fraude qui ronge le système éducatif guinéen depuis quelques décennies est loin de se guérir. La recrudescence des cas de fraudes et l’ampleur que prend le phénomène de la fuite des épreuves aux examens scolaires démontrent la tendance du mal.

Tout comme les élections présidentielles, législatives et municipales, les examens nationaux croupissent sous le fardeau de fraudes massives. Les fuites de sujets d'examens et la vente des épreuves qui entachent les examens guinéens doivent être combattues et éradiquées avec énergie à un moment où le pays est en proie de la vie chère. Le ministre en charge des enseignements ainsi que les responsables gestionnaires de ces examens doivent prendre des dispositions pour contrer ce fléau insidieux.
Pour réussir à faire disparaître cette pratique qui n'honore point l'éducation guinéenne, il faut s'armer d'une dose de mesures dissuasives sans distinction aucune à l'endroit des fraudeurs et faire appel à des personnes jouissant d'une indéniable probité morale pour l'organisation des examens nationaux.

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5 juillet 2008

Le multipartisme de façade

L'avènement de la démocratie dont le vent a soufflé un peu partout sur le continent africain au début des années 90 permit de rompre avec l'ère des partis uniques. Dans la foulée, en Guinée, une Constitution pluraliste fut adoptée par référendum en décembre 1990. Deux ans plus tard, ce fut la légalisation du multipartisme. Un pluralisme qui laisse entrevoir un espoir d’ouverture démocratique. De nombreux partis, dont plusieurs appartiennent à l'opposition, se sont créés. Des formations politiques engagées à libérer la Guinée du régime autocratique de Conté. Seize ans après, la situation reste la même malgré la tenue d'élections. Le musellement de la démocratie et la mainmise du régime sur le processus électoral limitèrent les activités des partis politiques. Le pluripartisme de façade aidant, les mêmes visages permutent les postes à chaque élection. Le président Conté devenu réfractaire à toute suggestion (intérieure ou extérieure), s'accroche au pouvoir en piétinant tout ce qui va dans le sens d'un changement démocratique pour un développement durable. Il ne fait pas de sa priorité la sortie du pays de l'impasse. Les soulèvement sont devenus le sport favori des corps de l'administration. La léthargie du gouvernement enfonce la population dans la débine. Pas d'eau, ni d'électricité. Après 24 ans de pouvoir, la population continue à broyer du noir. La corruption et la fraude font des ravages. Le clientélisme et le copinage ont atteint leurs lettres de noblesse. La famine guette les familles. C'est la descente aux enfers. Le gouvernement nouvellement installé aura encore moins de pouvoir que celui de Lansana Kouyaté. Le Premier ministre, Ahamed Tidjane Souaré, tout comme ses prédécesseurs n’aura pas les coudées franches. Il n'aura non plus de réel pouvoir de proposition et de décision et sa marge de manœuvre sera très étroite. Tenez ! Le nouveau locataire de la primature aurait essuyé un refus catégorique du Président de la république lorsqu’il lui a soumis son projet de voyage à Sharm El Sheik en Égypte pour assister au 11e sommet ordinaire des chefs d'État et de gouvernement de l'Union africaine (UA). Des embûches qui jonchent déjà le chemin !
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30 juin 2008

Lansana Conté va-t-il briguer un quatrième mandat en 2010 ?

« Le pouvoir est doux », dit un dicton populaire qui passemente les chansons guinéennes. Le président Conté, arrivé au pouvoir en 1984 à la suite d’un coup d’état militaire après la mort de l’ancien président Sékou Touré, a été élu pour la première fois en 1993 (50,93 % des voix), puis réélu en 1998 (56,11 % ) pour un mandat de 5 ans, et réélu à nouveau en 2003 (95,25% ) pour 7 ans cette fois à la faveur d'un tripatouillage constitutionnel en novembre 2001, supprimant la limitation d'âge et celle du nombre de mandat pour une présidence à vie. Ces différents scrutins ont été contestés tous et dans la plupart boycottés par l'opposition. Le général président rechignait tout ce qui allait dans le sens d'un changement démocratique du pays. La moindre contestation contre les dérives du pouvoir était matée dans le sang. Les élections se sont suivies sans le moindre partage de pouvoir avec l'opposition. Son message à l'endroit des opposants, après les élections présidentielles de 2003, en témoigne : « aucun opposant ne viendra me battre ici. » Aujourd'hui, rongé par la maladie, invisible et absent sur la scène nationale et internationale, tout porte à croire qu'il n'est pas encore prêt à raccrocher même s'il laisse croire à l'opinion que la tentation serait très faible après le présent mandat : « je finirai mon mandat, si Dieu le veut, en 2010. Après, on verra. Pour diriger la Guinée, j’aimerais trouver quelqu’un qui ait de l’envergure. Mais je n’ai aucun souci, je sais que je trouverai. » L'entrée très timide de l'opposition dans le gouvernement d'Ahmed Tidjane Souaré confirme la conception de Conté du pouvoir : « j'ai été placé par Dieu à la tête de l'État guinéen et je ne m'encombrerais pas d'un dialogue avec l'opposition. » Le pays s'en va à vau-l'eau et les incessants remaniements ministériels devenus son jeu favori ne laissent présager aucune issue. Personne n'arrive à affronter son pouvoir. L'élite guinéenne complètement neutralisée est à bout de souffle. La tentation reste tout de même grande, surtout qu'il a du mal à trouver son dauphin. Attendons de voir !
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28 juin 2008

Les défis qui attendent le nouveau gouvernement

La rafale de passations des pouvoirs terminée, les guinéens gardent les yeux rivés sur le gouvernement "millefeuille" de Souaré qui doit s’atteler, illico presto, au travail pour relever les défis qui l’attendent.

La semaine qui s'achève a nourri de folles rumeurs dans les rues de la capitale. Les plus mortels reproches indexent les circonstances confuses et suspectes qui ont présidé à la formation de ce gouvernement (formé bien avant le choix du Premier ministre) jugé pléthorique et non équilibré, avec le retour de plusieurs membres de l'équipe mort-née de l'ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo. Certains titres de la place on fait leurs choux gras de la falsification. L'équipe de Souaré, ironiquement baptisée "gouvernement Cellou bis" par certains observateurs, doit s'attaquer dès à présent aux nombreux problèmes de restauration de la distribution d’eau et d’électricité (le calvaire du guinéen va crescendo, au point que l’eau potable apparaît comme un luxe); de corruption et de denrées de premières nécessités qui sont sur les lèvres de tous. Dans les mois à venir, le nouveau gouvernement est appélé à poursuivre les travaux de la commission d’enquête sur les tueries de janvier-février 2007 (le bilan officiel fait état de 137 morts et près de 1 700 blessés à travers le pays) et de juin 2006 afin d'identifier et de poursuivre les auteurs des ces actes; se pencher sur les résultats des audits (des milliards de francs guinéens détournés) effectués par le gouvernement de Lansana Kouyaté qui n'a pu les mener jusqu'à terme. Il doit également assainir le fichier de la fonction publique (plus de 13 000 fonctionnaires fictifs payés par mois); poursuivre le processus d'organisation d'élections législatives libres, crédibles et transparentes d'ici à la fin de l'année 2008 et bref, promouvoir les politiques visant à atténuer les impacts de la crise économique sur les couches les plus vulnérables de la population.
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25 juin 2008

Un Gouvernement de "large ouverture" pour la façade

La composition du nouveau gouvernement élargi aux partis d'opposition (tirés par la manche) a été rendue publique le 19 juin dernier. Un gouvernement à la petite semaine, tramé par quelques figures de proue de la coterie (famille à "manches courtes" du président, hommes d'affaires, anciens caciques du pouvoir) qui forment l'entourage immédiat du chef de l'État pour y donner une façade démocratique.

Le président Conté dans son indicible langueur ne contrôle presque plus rien. Il a laissé la gestion du pays dans les mains d'une colonie de taons dont le seul objectif est de rester encore plus longtemps dans la course débridée contre les maigres caisses de l'État. Au lendemain de son appel à toutes les composantes sociales pour une participation à la gestion des affaires de la Nation, le Premier ministre, Ahmed Tidjane Souaré, a été acclamé par de nombreux commentateurs qui voyaient dans cette initiative une sorte de transition qui ne disait pas son nom. Signe évocateur, sans doute, d'un changement depuis l'avènement de la démocratie dans le pays. Mais, ce fut la déception. La composition de l'équipe a laissé plus d'un pantois. Le Général président fidèle à sa politique de "Président sans concurrent" et son entourage, qui continuent à monopoliser l'appareil d'État guinéen, se sont taillés la part du lion, - tous les postes clés. L'opposition s'est retrouvée avec seulement trois maigres portefeuilles. Une présence plutôt symbolique que significative font remarquer les observateurs les plus avertis. Il faut s'attendre, dans les mois à venir, à un blocage des réformes car l'appel à toute les composantes de la société pour un gouvernement élargi n'était que du chantage (venez dans le gouvernement pour que le changement puisse avoir lieu). Voilà qui laisse à penser que la situation du pays va perdurer dans son engourdissement chronique. Le pays essuie une tempête de soulèvements sociaux sans précédent depuis que les prix des produits alimentaires de base deviennent fous. Les tenanciers du pouvoir ne font aucun effort pour juguler la vague de crises qui obère le budget des ménages. Le Général, gravement malade, continue à entuber la population par ses fréquents remaniements ministériels pour assurer la continuité de son régime vermoulu. A quand donc le changement ? C'est toute la question.

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22 juin 2008

36 postes ministériels, espoir ou leurre!

Ça y est. La composition du gouvernement est connue. C'est un gouvernement élargi (33 ministres sans compter le Premier d'entre eux et trois secrétariats généraux), non paritaire (32 hommes pour 4 femmes) et moins ouvert à l'opposition (3 portefeuilles).

La seule surprise, la participation de certains partis politiques (l'Union des forces démocratiques de Guinée, l'Union pour le progrès et le renouveau et l'Union pour le progrès de la Guinée). Une première sous le régime de Conté, se moque-t-on dans les rues de Conakry. Seuls le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) d'Alpha Condé et l'Union des forces républicaines (UFR) de Sidya Touré, avaient repoussé la demande de participation au gouvernement du tout nouveau Premier ministre. Le premier entend rester dans l'opposition radicale tant que Lansana Conté sera au pouvoir, le second a refusé d'y entrer à cause d'une divergence de vues.
Le nouveau gouvernement de M. Ahmed Tidjane Souaré, ironiquement appelé par certains analystes "gouvernement budgétivore" (14 ministres de plus que celui de son prédécesseur M. Lansana Kouyaté révoqué suite à une guéguerre avec l'entourage présidentiel), à cause de son caractère pléthorique, offre la particularité d'être élargi à l'opposition même si cette dernière est à peine représentée. L'incrédulité à l'égard de cette nouvelle équipe, tient à la création de nouveaux postes et au morcellement de certains ministères en deux (Affaires Étrangères, Intérieur et Sécurité, Agriculture et Élevage, …) ou trois (Commerce, Éducation, Tourisme et Artisanat,…) départements. L'objectif visé étant le changement (dans la corruption), il est important de souligner que, les compétences conflictuelles qui saperont les départements de même ordre dans les mois à venir, l'omniprésence du clan présidentiel dans les rouages de la haute sphère de l'administration qui piétine les projets de développement à cause des intérêts personnels, le budget de fonctionnement de tous ces ministères et leurs cortèges auront des conséquences énormes pour les caisses de l'État déjà au rouge.

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21 juin 2008

La Guinée otage de son armée

Devenez militaire, faites-vous enrôler dans l'armée, dans une milice ou dans un de ces mouvements de rébellions qui se créent à tout propos. Vous aurez un métier facile qui ne nécessite ni de longues études ni une formation sophistiquée. Surtout, vous aurez comme outil de travail une arme à feu ce qui dans certains pays vaut mieux qu'une carte de crédit. Ainsi, quand vous n'avez plus rien à manger à la maison, il suffit de vous présenter dans la première boutique avec votre arme de services, un ou deux coups de feu en l'air et vous repartirez avec au moins un sac de riz et un bidon d'huile de table et tous les condiments souhaités. Non seulement, vous ne payerez pas, mais on vous remerciera de vous contenter de si peu. A ceux qui s'interrogeaient encore de l'utilité de certaines armées du continent, les soldats du Général Lansana Conté viennent de décliner en ce mois de juin toutes les facettes d'une réputation désormais bien établie : séquestrations, assassinats, vols, braquages, pillages et bien pire. La Guinée est l'otage de son armée, preuve que tout cela n'est pas glorieux, le chef d'État-major dans une déclaration lue à la télévision le 18 juin a présenté les excuses du chef de l'État, du gouvernement et de toutes les forces armées pour dit-il tous les incidents malheureux et douloureux dont la population a été victime. Mais le Général Diarra Camara n'a pas été capable de promettre que cela ne se reproduira plus. D'ailleurs, comment aurait-il osé après la promotion collective que le président Conté a accordé aux pilleurs, aux braqueurs et assassins en uniforme qui se croient désormais absous pour les crimes passés et à venir. En Guinée, les enseignants, les personnels de santé et autres fonctionnaires n'ont pas moins faim que les militaires et leurs familles. Mais, seuls les militaires peuvent se permettre impunément les violences qu'ils exercent sur la population. Et personne n'a le courage de dire au Général Conté que lui et son armée n'ont pas le droit de traiter de la sorte leurs concitoyens. Aucune voix, ni l'Union Africaine ni la CEDEAO ne protestent. Et lorsque les douaniers et policiers guinéens inspirés par le succès des militaires ont osé manifester à leur tour, l'armée s'est chargée de les tabasser et de les emprisonner au motif qu'ils auraient manqué du respect au chef de l'État. Et si, le message des douaniers et des policiers était justement que le chef de l'État par la façon dont il a traité le soulèvement des militaires ne leurs inspiraient plus ce sentiment que l'on appelle le respect.

Chronique de J.B Placca, Rfi.
Une retranscription signée Tamala

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18 juin 2008

Halte aux médias de la haine!

Depuis un certain temps, nous assistons en Guinée à une recrudescence de la haine à travers d'articles «ethnophobes» dans les médias plus particulièrement ceux en ligne. Une situation qui avive les rivalités ethniques dans un régime politique moribond où le malaise généralisé et la lassitude ont atteint une phase paroxysmale. Sans doute les rivalités ethniques existent en Guinée, mais pas à un degré aussi élevé comme dans les pays voisins où de grands groupes ethniques réclament la paternité de la nation. Il y a aujourd’hui de véritables Ayatollahs de la dé(sin)formation, de la propagande et de mercenaires de la plume à la solde des hommes ou des femmes d'affaires qui, sans vergogne, s’arrogent le droit d’accuser et d’interpeller à tort et à travers les acteurs politiques ou tout bonnement des paisibles citoyens. La presse électronique croule sous un déluge de dé(sin)formations. Le traitement de l'info a prit des proportions inquiétantes. Du vrai foutoir si ce ne sont pas de règlements de comptes entre les différents antagonistes. Personne ne s'en soucie ni ne s'en plaint. Dommage! Des apprentis "analystes politiques", dont les textes pullulent d'erreurs et sont d'une vacuité absolue, abondent sur nos maigres sites dans le seul but de médire avec des informations qui tâtent le pouls des internautes. Que chacun prenne, d'ores et déjà, ses responsabilités. Une réglementation de cet espace devenu une arène serait salutaire et impérieuse pour limiter les dérives avant que la case ne prenne feu.
Mais le régime anachronique de Conté a-t-il la volonté d'exiger un droit de regard limité sur cette presse embryonnaire qui pousse aujourd'hui comme un champignon et qui ne respecte aucune déontologie ?

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L'envolée du prix des denrées alimentaires

La crise alimentaire mondiale qui frappe de plein fouet l'Ouest de l'Afrique va perdurer. Elle a prit des proportions particulièrement inquiétantes. Les prix grimpent, la crise s'installe. Les soulèvements populaires se suivent. En Guinée, la crise risque d'être longue et douloureuse. Le prix du riz, - l'aliment de base de la population, a atteint des niveaux insupportables. La politique agricole en léthargie, l'agriculture moribonde. Les ménages, démoralisés, n'arrivent plus à joindre les deux bouts. Depuis 2004, l’année des émeutes de la faim, la Guinée est prise dans l’engrenage de soulèvements sporadiques et de la flambée spectaculaire des prix. L’on s’en souvient, en juillet et août 2004 (période de grande soudure où les greniers sont vidés et les récoltes attendues), le pays a connu une hausse du prix du riz déclenchant des attaques de civils contre des semi-remorques principalement à Conakry. La population avait érigé des barricades et dévalisé des poids lourds de leur cargaison. N'eût été l’intervention quotidienne de l’armée, des convois de camions auraient été pilliés par des émeutiers. Et tout récemment lors des remous sociaux de janvier et février 2007 (grève des syndicats, réprimée dans le sang par les forces de l’ordre), parmi les principales revendications, figure le prix élevé des denrées alimentaires principalement le riz. Tenez ! de janvier 2004 à mai 2008 le sac de riz importé de 50 kilos est passé de 27 000 à 230 000 francs guinéens (de 6 à 51 dollars), soit l’équivalent du salaire mensuel moyen d’un fonctionnaire. Quand on sait qu’il en faut au moins deux sacs par mois pour nourrir une famille, on a une idée de la dégradation du niveau de vie.
Des plats de substitution
L’envolée spectaculaire du coût de la vie, devenue presque le lot quotidien, astreint des ménages à se tourner de plus en plus vers des aliments de consommation sur place (Manioc, Fonio, Patate, Taro, Igname, Mangue, …). Les familles les plus démunies sautent des repas pour pouvoir traverser sans dette la crise qui obère déjà leur pouvoir d’achat. La purée de mangues trempée dans l’huile rouge a remplacé le plat de riz. Une substitution qui ne va pas durer longtemps, la période des mangues étant passagère. Et que va-t-il advenir des ménages qui tirent déjà le diable par la queue ?
Crainte de nouveaux troubles sociaux
Un spectre permanent de troubles sociaux plane sur le pays. A Conakry comme dans les grandes villes règne un climat de psychose depuis que de folles rumeurs au sujet d’une énième augmentation du prix du carburant à la pompe courent les rues. Les associations des consommateurs élèvent le ton et menacent de descendre dans la rue si le gouvernement n’intervenait pas pour stabiliser la hausse vertigineuse du prix des denrées alimentaires à l’importation. Aussi, le syndicat des enseignants tape du poing sur la table et attend impatiemment les examens nationaux qui sont reportés sine die pour demander des comptes au gouvernement …
Solutions pour une sortie de crise
Pour résorber la crise du riz, le gouvernement doit supprimer en partie ou en totalité la taxe à l’importation sur cette céréale. Investir davantage dans le secteur de la production rizicole afin de le revitaliser. Donner un coup de pouce aux paysans, en leur fournissant en quantité suffisante, semences, engrais et autres intrants agricoles. Autrement dit renforcer la production nationale en élaborant en fonction des réalités du terroir, une véritable politique de développement agricole seul réel gage d’une autosuffisance alimentaire.

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