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11 août 2008

Les indéboulonnables collaborateurs du chef de l'État

"Ouf! bon débarras. Ouf! enfin, on peut respirer avec ce limogeage du duo infernal Sam-Thiam"…
Voilà des menues joies suite à la valse de décrets qui a nettoyé l'écurie du palais de la Colombe la semaine dernière. La révocation des deux hommes pour faux et usage de faux et falsification de décret présidentiel a suscité l'optimisme chez la population et les commentateurs en on fait leurs choux gras de l'événement. D'aucuns estiment que cette rétractation du Général n'est qu'un coup d'épée dans l'eau. Il n'y a aucune lueur d'espérance avec la coterie politique tapie dans l’ombre, qui manipule et tire les ficelles derrière un épais rideau de fumée. D'autres soutiennent mordicus que c'est tout de même un début de changement même si d'autres coups de balai dans les rouages de l'administration venaient à point nommé pour contrer l'anarchie.

Le Président Conté pris dans l'engrenage de la maladie …

Depuis quelques années, le président Lansana Conté est en proie à la maladie. Il ne jouit plus de toutes ses facultés mentales à cause des récurrents comas diabétiques qui le consument. Il ne contrôle plus rien et se désengage de plus en plus de la gestion quotidienne du gouvernement. Le prix que paie le pays, aujourd'hui, pour cette situation de fait est très élevé : léthargie du gouvernement, lutte des clans autour du pouvoir, confusion et anarchie institutionnelle au sommet, absence de projet global de société, corruption… Bref, le pays s'enlise. C'est révoltant et humiliant de voir encore le vieillard grabataire se cramponner, de toutes ses forces comme une sangsue, au pouvoir.

… et la pulsion des clans

La pluie de décrets qui s’est abattue sur Conakry début août prouve à suffisance que le Général s'est complètement dégagé de la gestion quotidienne du gouvernement. Les décisions d'État appartiennent d'ores et déjà à ses quatre épouses qui se partagent l'arène avec certains de ses fidèles et proches. Sans ambages, cette rocambolesque histoire de "Sam-Thiam" démontre que certains indéboulonnables collaborateurs du chef de l'État lui sont plus nuisibles que ses adversaires politiques. C'est bien connu, tous ces mouvements de sueurs et d'intrigues autour du pouvoir moribond par des politiques, non des moindres, c'est dans le seul but de protéger leurs intérêts et prendre les rênes de l'État en cas de vacance du pouvoir. Il est temps donc qu'ils arrêtent d’interférer dans les décisions d’État, pour le bonheur de chacun et de tous.