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24 novembre 2008

Guinée : usage excessif de la force et tortures

« Les militaires nous ont enfermés dans une cellule où se trouvaient déjà une dizaine de personnes. Nos vêtements ont été enlevés et nous n’avions que nos slips, la cellule était très petite et on avait du mal à s’allonger au milieu des excréments et de l’urine. Une fois par jour, des militaires nous donnaient des coups à l’aide de lanières de caoutchouc sur le corps. Quand ils nous frappaient, ils nous demandaient de compter et quand on se trompait dans les chiffres, ils recommençaient à zéro, on recevait régulièrement cinquante coups par jour pendant toute la durée de la détention ».
Témoignage d'une victime rencontrée par Amnesty International suite à la manifestation du 31 octobre 2008 à Korera, près de Boké à 300 km au nord de Conakry, qui visait à réclamer l’approvisionnement en eau potable et la fourniture d’électricité dans cette région. Au moins une dizaine de personnes ont été arrêtées et conduites au camp militaire de Boké où elles ont été torturées.

Dans sa déclaration publique du 20 novembre dernier, Amnesty International appelle le président Conté à donner immédiatement et publiquement l’ordre à ses forces de sécurité de cesser tout usage excessif de la force contre des manifestants qui ne représentent pas de menace pour la vie de tiers. L’organisation demande également la constitution d’une enquête indépendante visant à faire la lumière sur ces événements et à traduire en justice les auteurs de ces actes.

À rappeler qu'au cours de ces dernières années, les forces de sécurité guinéennes ont eu régulièrement recours à un usage excessif de la force lorsque des manifestations populaires demandaient des réformes politiques ou des améliorations de la vie économique. Ainsi en 2007, plus de 130 personnes ont été tuées et plus de 1 500blessées, lors de la répression violente des manifestations le plus souvent pacifiques qui ont eu lieu dans le pays. En dépit de la création d’une commission d’enquête, à ce jour cet organe n’a pas encore commencé ses travaux et aucun responsable de ces actes n’a été sanctionné ou traduit en justice.

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