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22 octobre 2008

Guinée : La culture de l'impunité

Depuis l'adoption d'une nouvelle Constitution et l'accès au multipartisme au tournant des années 90, la Guinée se trouve grisée d'impunité. Le régime de Lansana "Ubu" Conté en a fait un véritable mode de gouvernance. L'impunité élevée à la hauteur d'une institution se perpétue. La démocratie en léthargie et des droits de l'Homme asphyxiés, sinon ignorés.
Impunité, corruption, détournements des deniers publics, … Des fléaux devenus un sport national qui rongent et condamnent la Guinée à une médiocrité outrancière et honteuse. La carence d'autorité et la faiblesse des institutions donnent l'assurance à certains indétrônables du système d'être au dessus de la loi. En tête de liste, le premier magistrat de Guinée. Le Général condamne qui il veut, libère qui il veut. Qui ne se rappelle pas encore de la satanique phrase de Lansana "Ubu" Conté : « Je suis la justice », lâchée publiquement en décembre 2006 lorsqu'il s'était rendu à la prison centrale de Conakry pour la libération de ses "indéboulonnables collaborateurs", Mamadou Sylla (le Pdg du Groupe Futurelec) et Fodé Soumah (le parrain national du Parti au pouvoir, le PUP). Des collaborateurs perçus par l’opinion comme des exemples de fossoyeurs de l’économie nationale. La suite de cet acte qui relève du pur crétinisme fut indescriptible dans les mois qui suivirent en boucherie humaine. La répression sanglante commise par les forces de l'ordre du Général sur la population fut blâmée par les organisations de défense des droits de l'Homme de par le monde. Du coup, le pays s'est retrouvé en tête du hit-parade mondial de l'impunité.
Adepte de la culture de l'impunité, le vieux général sans ambition constructive pour son pays, se soucie des dérapages à répétition de son régime comme d'une guigne. Les atteintes aux droits de l’homme sont restées toujours impunies et la violence policière va s'enracinant. Et ceux qui s'y adonnent ne courent aucun risque.
La Commission nationale d’enquête indépendante sur la répression des manifestations de janvier, février 2007 et de juin 2006 n'est pas encore rendue opérationnelle. Autant dire que l'impunité est devenue une devise chez les hauts dignitaires du régime.

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