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21 septembre 2008

Gouvernement Souaré : premier bilan !

Quatre mois après sa nomination surprise et la formation de son gouvernement de "large ouverture" jugé pléthorique et budgétivore (36 départements ministériels), le bilan du nouveau Premier ministre guinéen, Dr Ahmed Tidjane Souaré, est jugé globalement négatif par la presque totalité des éditorialistes guinéens et des observateurs avertis.

Nommé au poste de Premier ministre, le 20 mai dernier, à la place de M. Lansana Kouyaté, M. Souaré pérore sur les réformes nécessaires plutôt que d'agir. Son bilan économique, politique et social n'augure rien de bon.

L'économie nationale asphyxiée par la corruption et les marchés de gré à gré

La gestion du pays est incohérente et chaotique. L'incompétence économique de ce gouvernement est criante. La corruption s'est érigée en système de gouvernance. La pratique des marchés de gré à gré est de retour. Les montants octroyés ces derniers mois par cette pratique aux hommes d'affaires guinéens s'élèvent à des centaines de milliards de francs guinéens. Le ministre de l'économie et des finances, Dr. Ousmane Doré, a tout récemment fait savoir que le gré à gré est une forme de passation de marché tout à fait légale sous certaines conditions, notamment quand il y’a une urgence. Et, comme en Guinée, tout est une urgence, la pratique est devenue de facto légale. Le rapport d'audits du gouvernement Kouyaté est resté dans les tiroirs. La monnaie dégringole, l'inflation devenue galopante et le fait est incontestable : l'économie est dans le marasme.

Le désastreux gouvernement de " large ouverture"

Les rares actions de Souaré auraient été la composition de son gouvernement élargi aux partis d'opposition (tirés par la manche) et la désignation des cadres dans les différents cabinets ministériels et autres directions nationales. L'entrée de l'opposition au gouvernement fut une première, même si cette dernière n'a obtenu que quelques trois maigres postes ministériels. Pour donner une façade démocratique à son gouvernement, Souaré a fabriqué d'innombrables postes ministériels (22 sous Kouyaté et aujourd'hui 36) dont les frais d'installation (216 milliards de francs guinéens) ont coûté aux contribuables. Beaucoup plus douée pour les effets d'annonce que pour les réalisations, l'équipe du Premier ministre est incapable de rendre opérationnelle la commission d’enquête indépendante chargée d'identifier et de poursuivre les auteurs des actes de répression de 2007. Les perspectives d’organiser les élections législatives d'ici à la fin de l'année s’éloignent et la cacophonie au sommet de l'État portée à son paroxysme par la valse des vrais-faux décrets présidentiels font trébucher encore l'équipe.

La stabilité du pays entre remous sociaux et déficit moral

Nous assistons depuis l'arrivée de Dr Souaré à la primature et de plus en plus à des manifestations de ras-le-bol des populations. Des mouvements populaires se propagent comme une traînée de poudre, mettant ainsi en danger la fragile stabilité du pays. La mutinerie de l’armée, qui avait fait plusieurs morts et des blessés; le mouvement des policiers réprimé dans le sang par les militaires; la grève des enseignants en passant par celle du personnel de la santé et puis des manifestations contre le manque d’eau et du courant dans la capitale Conakry et la révolte des vendeuses du grand marché d'Avaria sont autant de mouvement sporadiques sur lesquels le Premier ministre et son gouvernement ont buté.
Citons de passage la fraude massive dans les examens scolaires. C'était du jamais vu ! Des épreuves d'examens avec corrigés types se vendaient comme des petits pains aux candidats et parents d'élèves. Une plainte a été déposée contre X mais, qui est restée sans suite.
Insécurité, droit de l'Homme et liberté d'expression ? Parlons-en ! Le courant électrique et l'eau apparaissent aujourd'hui comme un luxe. Depuis sa prise de fonction, l'équipe de Dr Souaré n'a esquissé aucune politique en la matière. Le banditisme a prit des proportions inquiétantes dans les zones de la capitale qui connaissent des délestages récurrents. Le gouvernement de "large ouverture" est inefficace face aux graves atteintes aux droits humains commises jusque-là en Guinée. Quant à la démocratie et à la liberté d'expression, mieux vaut ne pas en parler ! Elles sont chaque jour bafouées de manière à faire taire les insatisfaits.

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6 septembre 2008

Quand la France vend des armes à une dictature (la Guinée)

De récentes enquêtes sur les mouvements de grève et manifestations de janvier et février 2007, accusent la France d'avoir vendu des armes au régime du Président Conté. Selon les chiffres obtenus par les enquêteurs des ONG, la France aurait vendu à la Guinée pour 6 millions de dollars d'armes entre 2003 et 2006.
Dans un documentaire diffusé mardi 2 septembre sur Arte, les journalistes Paul Moreira et David André montrent que la France, en violation de ses propres engagements, a vendu des armes à une dictature, la Guinée. Dans une interview accordée au "Le nouvel Observateur", Paul Moreira, explique les motifs de ce reportage ...

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