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25 juin 2008

Un Gouvernement de "large ouverture" pour la façade

La composition du nouveau gouvernement élargi aux partis d'opposition (tirés par la manche) a été rendue publique le 19 juin dernier. Un gouvernement à la petite semaine, tramé par quelques figures de proue de la coterie (famille à "manches courtes" du président, hommes d'affaires, anciens caciques du pouvoir) qui forment l'entourage immédiat du chef de l'État pour y donner une façade démocratique.

Le président Conté dans son indicible langueur ne contrôle presque plus rien. Il a laissé la gestion du pays dans les mains d'une colonie de taons dont le seul objectif est de rester encore plus longtemps dans la course débridée contre les maigres caisses de l'État. Au lendemain de son appel à toutes les composantes sociales pour une participation à la gestion des affaires de la Nation, le Premier ministre, Ahmed Tidjane Souaré, a été acclamé par de nombreux commentateurs qui voyaient dans cette initiative une sorte de transition qui ne disait pas son nom. Signe évocateur, sans doute, d'un changement depuis l'avènement de la démocratie dans le pays. Mais, ce fut la déception. La composition de l'équipe a laissé plus d'un pantois. Le Général président fidèle à sa politique de "Président sans concurrent" et son entourage, qui continuent à monopoliser l'appareil d'État guinéen, se sont taillés la part du lion, - tous les postes clés. L'opposition s'est retrouvée avec seulement trois maigres portefeuilles. Une présence plutôt symbolique que significative font remarquer les observateurs les plus avertis. Il faut s'attendre, dans les mois à venir, à un blocage des réformes car l'appel à toute les composantes de la société pour un gouvernement élargi n'était que du chantage (venez dans le gouvernement pour que le changement puisse avoir lieu). Voilà qui laisse à penser que la situation du pays va perdurer dans son engourdissement chronique. Le pays essuie une tempête de soulèvements sociaux sans précédent depuis que les prix des produits alimentaires de base deviennent fous. Les tenanciers du pouvoir ne font aucun effort pour juguler la vague de crises qui obère le budget des ménages. Le Général, gravement malade, continue à entuber la population par ses fréquents remaniements ministériels pour assurer la continuité de son régime vermoulu. A quand donc le changement ? C'est toute la question.