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30 avril 2009

Probable dérive de la junte militaire de Conakry

« Le CNDD [Note du blogueur : la junte au pouvoir] n’est pas une institution. Elle ne peut donc pas être légale, encore moins légitime. C’est une association d’individus qui se sont cooptés du seul fait qu’ils ont des armes que le pays leur a confiées pour sa défense. Cela ne peut pas fonder une légitimité. Le CNDD est pour l’essentiel, composé de personnes qui ont organisé et matériellement exécuté les assassinats massifs de Janvier et Février 2007.» Dixit Mamadou Billo SY SAVANÉ dans une interview exclusive accordée à Guineenet.org.

Source : guineenet.org

Voilà presque quatre mois qu’une junte militaire s’est emparée du Pouvoir à Conakry. Son centième jour à la tête de notre pays a donné lieu à une avalanche d’éditoriaux enflammés de journalistes qui confondent leur opinion personnelle fort respectable avec ce que le pays souhaite ou ne souhaite pas. Vous êtes celui qui a inlassablement appelé les jeunes militaires à chasser M. Lansana Conté et à assurer une transition. Vous les appeliez alors des « Patriotes Républicains en uniformes ». Depuis, vous n’êtes pas resté tout à fait silencieux, mais vous ne vous êtes pas non plus directement adressé à vos « Patriotes Républicains.. ». Certains, dont moi-même, se demandent si le moment n’est pas venu de leur adresser une 40ème lettre, et peut-être plus. C’est l’occasion d’en savoir plus sur vos liens supposés ou réels avec cette junte.

Guineenet : Commençons d’abord par l’actualité immédiate. Au camp Alfa Yaya de Conakry, certaines troupes sont venues prêter « serment » de fidélité au capitaine Dadis comme « président » de la république. La cérémonie est passée en boucle sur la TV guinéenne. Cela ne vous surprend pas ?

Mamadou Billo SY SAVANÉ : Si ! Tout comme des millions de nos compatriotes, je suis plus que surpris. Je suis choqué. Le capitaine Dadis est chef d’une junte. Il n’est pas Président. J’insiste bien. Il est chef d’une junte militaire, mais en aucun cas le Président de la République. Je suis choqué. Car, selon moi un militaire Républicain ne prête qu’un seul serment : celui d’être fidèle à sa Patrie, ses institutions et à la personne ou l’équipe que le pays a choisie comme son incarnation pour une certaine durée. Le choix de cette personne ou de l’équipe devant être LIBRE, TRANSPARENT, PLURALISTE et HONNÊTE. Cela a un nom, c’est la compétition électorale. J’ai bien vu cette cérémonie. Elle rappelle un peu une scène où des esclaves viendraient prêter allégeance à leur propriétaire. C’est étrange.


Si vous voulez bien, on va commencer d’abord par préciser vos rapports avec la junte. Avez-vous des liens personnels avec ses principaux chefs ?

Non ! Personnellement, je ne les connais pas. Je n’ai pas de lien ni avec DADIS, ni avec aucun d’eux. On me dit souvent que certains d’entre eux me lisent régulièrement et attentivement. C’est tout. Mais il n’est pas nécessaire de les connaître en personne pour être en accord ou en désaccord avec ce qu’ils ou ne font pas, ou font mal. En tout état de cause, il ne faut pas donner une importance exagérée aux lettres, même si elles étaient numérotées. Si elles ont joué un petit rôle pédagogique, c’est tant mieux.

Vous les appeliez « Patriotes Républicains ». En principe, une armée est par définition patriote. Pourquoi cette appellation spécifique ?

Je n’ai peut être pas été très explicite. Puisque vous m’en donnez l’occasion, je vais essayer de l’être un peu plus. Dans mon esprit, c’est le qualificatif REPUBLICAIN qui prévaut. L’armée dans nos contrées, et plus particulièrement chez nous, est restée CORPORATISTE. Elle a à devenir REPUBLICAINE. Cela veut dire qu’elle doit elle-même admettre qu’elle a un périmètre bien défini et qui est le suivant :
1°. La défense de l’intégrité et de l’unité de la terre que nous ont léguée nos Pères qui l’ont eux-mêmes reçues des leurs. Cette première mission s’exécutant sous l’autorité de la personne ou de l’équipe que le pays dans la liberté, la transparence et l’équité, aura choisie à l’issue d’une compétition électorale honnête.
2°. La défense des institutions que le pays s’est librement données lorsque les REPRESENTANTS légitimes du peuple le lui demandent.Hors de ces deux missions, c’est le banditisme qui se déguise en armée.

Et si elle ne se contentait pas de ce périmètre républicain ?

Sortir de ce périmètre, c’est à mes yeux devenir une armée CORPORATISTE. C’est-à-dire une association d’intérêts privés, avec en plus grave, la possession d’instruments de mort, les armes achetées avec les ressources d’une population miséreuse. Il n’y a pas de différence entre cette armée corporatiste et une armée coloniale d’occupation ou une association de malfaiteurs. L’armée qui a maintenu Lansana Conté au pouvoir pendant plus de vingt ans, contre la volonté du pays est à mes yeux assimilable à cette armée d’occupation coloniale. Elle s’est d’ailleurs comportée comme telle en Janvier et Février 2007. Je continue de nourrir l’espoir que certains membres du CNDD ont un désir sincère de se comporter en Républicains et donc de se racheter des graves crimes de sang qu’ils ont commis contre leurs propres compatriotes et revenir immédiatement au périmètre républicain défini plus haut.

Mais une armée a des missions!

Tout à fait. Cette question est essentielle. Vous me permettrez donc de prendre un peu plus de temps pour y répondre. Aucune armée n’a à se fixer elle-même une quelconque mission. Le faire, c’est en un certain sens, se soustraire aux Lois de la République, se mettre au-dessus de la SOUVERAINETE populaire. Le médecin de Donka ou de Yomou ne décide pas de la politique sanitaire, ni l’enseignant de la politique éducative du pays. Tous appliquent une politique définie et approuvée par la REPRESENTATION nationale laquelle est désignée à l’issue d’une compétition électorale qui devra être LIBRE, TRANSPARENTE, PLURALISTE et HONNÊTE. Le fait de détenir les armes acquises avec l’argent public n’indique pas qu’on est d’une nature particulière, ou qu’on doit s’octroyer des droits sur la vie des populations. C’est le pays, dans son ensemble qui décide de confier à un groupe d’hommes et de femmes, les outils matériels de sa défense. C’est ce qu’on nomme une armée et une gendarmerie républicaines. Être dans ces corps, devrait en principe inciter ses membres à plus de retenue, plus de loyauté à l’égard de ceux dont le travail a permis l’acquisition des armes. Et les utiliser à des fins corporatistes, par exemple pour se maintenir au pouvoir contre la volonté du pays, est une terrible TRAHISON. D’un point de vue moral, quelle confiance peut inspirer un groupe d’individus dont l’unique fait d’arme , depuis 1958 a d’abord consisté à torturer des « opposants » pour le compte de Sékou Touré, ensuite à massacrer en Janvier et Février 2007 des centaines de jeunes Guinéens à la demande de Lansana Conté pour qui notre pays n’était qu’une OCCASION, et maintenant à conserver par des massacres déjà planifiés, un pouvoir que vraisemblablement le pays lui refuse toujours ? -Aucune !

Vous êtes sévère avec vos "Patriotes Républicains", non ?

J’ai acquis le droit d’être sévère, en tout cas je me le donne. Je ne cherche ni à plaire, ni à déplaire. Lorsque certains membres de la junte sont injustement accusés de tribalisme, comme l’a été par exemple le capitaine Dadis à un moment, j’ai estimé que j’avais à combattre ce mensonge. Je l’ai fait. Pour certains, je chercherais à « séduire » Dadis que je ne connais pas et qui peut-être ne me connaît pas non plus. Je rassure tout le monde. Je ne suis pas nécessiteux. Les plus grandes notabilités politiques et militaires guinéennes le savent. Aucune d’entre elles ne peut me démentir sur ce point. Je suis donc un homme LIBRE. Je suis sévère avec l’esprit qui a toujours prévalu dans le rang de l’armée guinéenne depuis toujours et qui est le suivant : l’armée est au-dessus de la nation. Elle fait ce qu’elle veut. Elle n’a pas de compte à rendre, sauf à ses supérieurs. Et celui qui peut dégainer le premier, s’empare du pouvoir, interdit toute expression politique et impose une servitude parfois sanglante à ses compatriotes. Voilà schématisé l’esprit dans lequel le capitaine Dadis et son CNDD ont l’air de vouloir s’installer. Je suis hostile à cet esprit. Je le combats donc sans parti pris, mais sans complaisance. Je ne suis pas seul à le faire.

Vous n’ignorez pas que beaucoup de nos compatriotes pensent à juste titre, que vous êtes en quelque sorte leur « parrain » intellectuel. Estimez-vous qu’ils vous ont bien compris ?

J’ai déjà répondu à cette question. Ils n’ont pas besoin de moi pour agir. Ils sont tout à fait responsables des actes qu’ils accomplissent. Je n’ai pas la naïveté de croire qu’ils obéiraient à mes « conseils ». Mais, cela ne me gêne pas non plus que certains d’entre eux considèrent que mes observations successives ont pu encourager la junte à barrer la route à SOMPARE et à son clan Pdgiste sanguinaire. Je n’ai pas la prétention d’être un leader d’opinion. Je dis ou écris ce que je crois juste.

Je reviens à ma question. Vous ont-ils compris ?

Dans mon esprit, puisqu’ils avaient empêché la population de se débarrasser de Lansana Conté et de son régime en perpétrant ou en facilitant les massacres de Janvier et Février 2007, ils devraient barrer la route au clan dont j’ai parlé. En faisant cela, ils ont rempli leur mission. Je pense que le pays attendait qu’ils fassent ce geste .Et c’était d’autant plus facile que le pouvoir était en déshérence. A mon avis, la mission implicite que le pays réel leur demandait d’accomplir est terminée. Ils doivent en tirer les conséquences.

Vous dites que la mission implicite que le pays leur demandait est terminée. Vous pouvez préciser un peu plus votre pensée ?

Depuis quelques semaines, je lis ici et là des appels à M.Dadis et au CNDD à garder le pouvoir que le pays ne leur a pas donné. J’ai même lu le dimanche 26 Avril sur les sites guinéens un appel demandant au capitaine Dadis de ne pas partir et de refuser des élections ou plutôt de ne les accepter que quand bon lui semblera. Tous ces appels sont suspects à mes yeux et dangereux pour M.Dadis lui-même et pour le pays. A bien y réfléchir, le CNDD et Dadis seraient devenus soudainement plus intelligents, plus « dignes » que les 10 millions de Guinéens. Inutile de les consulter, puisque M. Dadis est plus fort que tous. Soyons sérieux. Le capitaine Moussa Dadis a pris des engagements de façon solennelle. Il doit les respecter et il les respectera. Il en sortira grandi. Par contre, s’il se laissait tromper par certains de ses « conseillers » d’ailleurs non exempts d’arrières-pensées peu dignes, alors tout peut arriver. Et le fait d’avoir des armes achetées avec l’argent du pays n’est pas nécessairement la garantie d’une victoire certaine. Qu’on me comprenne bien : en disant ce que je dis, je suis plus sincère avec Dadis que tous ces nouveaux conseillers qui lui demandent de commettre l’irréparable. Avoir les armes du pays à sa disposition n’est pas un droit automatique au pouvoir.

Comment voyez-vous le CNDD ?

Le CNDD n’est pas une institution. Elle ne peut donc pas être légale, encore moins légitime. C’est une association d’individus qui se sont cooptés du seul fait qu’ils ont des armes que le pays leur a confiées pour sa défense. Cela ne peut pas fonder une légitimité. Le CNDD est pour l’essentiel, composé de personnes qui ont organisé et matériellement exécuté les assassinats massifs de Janvier et Février 2007. Je précise que tous les membres du CNDD ne sont pas tous des tueurs déguisés en militaires. Mais qui peut prétendre sérieusement que M. Claude PIVI dit Coplan est le modèle de soldat Républicain ? Que signifient ses ascensions fulgurantes en grade ? Il ne s’agit pas de l’accabler. Il n’a fait qu’exécuter les ordres de ceux qui le gratifient aujourd’hui de « services » rendus. A mon humble avis, le CNDD doit disparaître le plus rapidement possible. Cette association ne peut pas engager notre pays. Car, c’est une association d’intérêts privés. Il faut avoir l’honnêteté de le reconnaître. Quand le clan PIVI mène une expédition punitive contre Cellou Dalein dans le seul but de l’humilier, il y a un problème. J’ai sévèrement critiqué la démarche politique de M. Cellou Dalein. Mais il n’a tué personne. Et certains membres du CNDD ont commis de plus grands détournements. Pourquoi ceux-là seraient-ils protégés et Cellou Dalein humilié ?

Le capitaine Moussa Dadis a d’abord menacé de changer de tenue pour se présenter à une élection, ensuite fait état d’un « complot » et finalement interdit l’expression des partis politiques. Malgré vos réserves de plus en plus vives, vous avez l’air de considérer qu’il est de bonne foi. Vous croyez que cette ligne est tenable ?

Oui, à condition qu’il nous « aide à l’aider » comme l’avait écrit mon ami Baldé Abdoul, il y a quelques semaines. Alors comment ? En respectant l’engagement solennel pris devant le pays. Or, ses variations successives et contradictoires laissent penser qu’il n’en prend pas le chemin. Que voyons-nous depuis quelques semaines? La formation d’une milice privée hâtivement baptisée « garde présidentielle ». Elle est surarmée. Elle se livre impunément à des agressions et intimidations dans la ville de Conakry. On est là dans la continuité stricte du régime de Lansana Conté. A mon avis, tous les corps sociaux de notre pays doivent réagir énergiquement à cette dérive qu’on perçoit en pointillé.

On dit ici et là qu’il faut leur laisser le temps d’assainir l’économie, de réviser la constitution... Qu’en pensez-vous ?

Tout cela, c’est des arguments à posteriori. C’est très facile. On pourrait même le comprendre, s’ils avaient la compétence technique et intellectuelle de ce qu’on leur prête comme intention. Ce n’est pas leur faire injure que de dire qu’ils n’ont aucune compétence pouvant laisser croire qu’ils auraient la moindre chance de redresser quoi que ce soit. Ils auraient pu commencer par balayer devant leur « maison » comme le leur avait suggéré Elhadj BIRO, c’est-à-dire débarrasser l’armée des brebis galeuses que Lansana Conté a recrutées, comme les Pivi et tous ceux de son genre. Or, qu’ont-ils fait ? Comme toujours, ils se sont acharnés sur des civils désarmés comme Cellou Dalein DIALLO, ou d’autres. Le clan de Lansana Conté a été épargné. La théâtrale incarcération de Ousmane Conté a tout l’air d’une mise en scène. Ce qu’il faut, c’est l’arrestation de ce bataillon qui a massacré nos populations en Janvier et Février 2007. Tous ses membres sont parfaitement identifiés.

Avez-vous des exemples ?

Ecoutez, certains officiers qui ont organisé et réalisé les massacres de Janvier et Février 2007 ont été discrètement mutés dans les casernes de l’intérieur du pays. Par exemple, Mougné DONZO commandant à l’époque des faits a été muté à Labé. Or des soupçons très lourds pèsent sur lui concernant les massacres. Je l’avais moi-même appelé au téléphone pour lui poser la question de sa responsabilité dans les massacres. Il m’avait fait un démenti peu convaincant. A l’heure où je vous réponds, j’ai des informations tendant à montrer qu’il se livrerait à des intimidations sur les populations du Fouta, plus exactement celles de Labé, Pita et environs. Il prétend récupérer des terres qui appartiendraient à l’ «Etat». Mais à Conakry même, ce sont les militaires liés à la famille de Lansana Conté qui se sont emparés de tous les biens fonciers que MM. Bahna SIDIBE, alors ministre de l’habitat et de l’aménagement du territoire avait réservés aux futures infrastructures collectives. Dadis le sait, tout comme ses autres collègues. Autre exemple : c’est Pivi et sa troupe qui tiraient sur les jeunes gens à partir du pont 8 Novembre. En quatre mois, il est passé de simple adjudant à capitaine. Qui peut honnêtement admettre cela ? Si les généraux Mamadou SAMPIL et autres sont en prison, les Mougné DONZO, PIVI et leurs hommes doivent être en prison.

Il y aurait un complot. Ce qui aurait justifié l’annulation au dernier moment du voyage du Président Dadis à Tripoli. Qu’en pensez-vous ?

C’est dommage que M. Dadis et certains de ses collègues se soient livrés à cette petite « habileté » dérisoire. Chaque Guinéen sait que chez nous, celui qui veut anéantir ses adversaires, fabrique des complots, procède à l’arrestation et à l’exécution de tous ceux qui peuvent lui porter ombrage. Je me suis convaincu moi-même que Dadis était « sincère » et qu’il ne fallait pas lui faire un procès d’intention. Je l’ai écrit. Mais, j’avais ajouté que si je parvenais, sur la base de faits réels à la conclusion qu’il n’était pas Républicain et que je me suis trompé, je le dirai aussi. Ma perplexité est de plus en plus grande. Si « complot » il y a, ça voudrait dire que M. Dadis n’est plus souhaité au pouvoir, même pour une courte transition. S’il est Patriote Républicain comme je le crois, il devrait en tirer la conclusion qui s’impose, c’est-à-dire partir. Il aura été celui qui a cassé l’élan des Pdgistes. Ce n’est pas peu. Je suggère dans cette hypothèse peu probable (mais la seule pacifique à mes yeux), que les Forces Vives réfléchissent dès maintenant à la mise en place d’ un Haut Conseil de Transition qui pourrait être dirigé par Monseigneur Vincent KOULIBALY. Je peux, si besoin est, préciser, ma pensée sur ce point. Si le « complot » est une mise en scène pour se débarrasser d’autres militaires, ou d’autres civils, on peut affirmer alors que le capitaine Dadis a inauguré un cycle qui pourrait s’avérer infernal. Je ne le connais pas. Mais, je ne souhaite pas qu’il passe de la gloire à la déchéance. Il peut encore redresser la barre en s’en tenant strictement à son engagement, en ayant le courage de récuser les flagorneurs nécessiteux, venant d’ici ou d’ailleurs.Certains de ses «conseillers » occultes jouent avec le feu pour des raisons inavouables.

Et pour la révision de la constitution ?

Selon moi, la constitution n’a pas besoin d’être révisée. Il y a juste à apporter quelques modifications limitées. Je fais la suggestion suivante :

1°Suppression de l’âge maximum limite auquel on peut être candidat à l’élection présidentielle. C’est une disposition inutilement conflictuelle.

2° ramener la durée du mandat présidentiel à 5 ans, renouvelable une seule fois. En clair, personne ne devra faire plus de deux mandats consécutifs.

4°Inscrire dans la Loi Fondamentale que toute personne sortant de l’armée, de la gendarmerie et de la police ne peut être candidat à une élection présidentielle avant un délai de quinze ans à compter de sa date de sortie de son corps d’armes.

5°Inscrire dans la constitution que la durée du mandat présidentiel, le nombre de fois qu’il peut être renouvelé et la non candidature de tous ceux qui sortent d’un corps d’armes ne peuvent faire l’objet d’aucune modification, suppression, amendement avant un délai de 30 ou 40 ans à compter de la date de promulgation de la constitution rénovée.
Vous voyez, tout cela peut être fait en une semaine. Ce qui veut dire que la junte peut tenir son engagement, si elle le veut. Il n’y a aucun obstacle à cela. Sauf si elle cherche à gagner du temps pour elle-même. On entrerait alors dans une zone de turbulences.Mais peut-être, le capitaine Dadis et Claude Pivi pensent-ils sortir vainqueurs parce que disposant de lance-roquettes, bazookas et autres kalachnikovs. Pourtant tout le pays était bien disposé à l’égard de Dadis. Et j’en étais.

Vous avez commenté un document concernant ce qui serait des malversations minières auxquelles M. Facinet FOFANA se serait livré quand il était ministre. Vous avez déploré la « diplomatie » maladroite de Dadis.Le journal «L’OBSERVATEUR » et toute sa rédaction vous ont personnellement attaqué. Je voudrais savoir votre réaction par rapport à ces deux évènements.

Il faut séparer les deux faits. Je répliquerai à M. Facinet FOFANA. Patientons. Quant à la Rédaction de L’OBSERVATEUR, je n’ai honnêtement pas de temps à perdre. A qui voulez-vous que je réponde ? Certainement pas à M. Tibou KAMARA. Je n’aime pas briller facilement aux dépens de quelqu’un qui n’a ni formation, ni niveau. Sa profession, c’est « Jeune ». Avouez que c’est court comme formation ou niveau. Et le drame de notre pays, c’est qu’il est peuplé de gens ignorants qui ignorent leur ignorance. De ce fait, ils se prétendent cadres. On ne peut pas blâmer des gens comme ceux-là. Ils sont excusables. Voilà. Mais je répondrai à M. Facinet FOFANA.

Guineenet.org vous remercie!


Propos recueillis par Ibrahima Kylé Diallo
Rouen, le 29 avril 2009